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Un de 14/18: chapitre 29

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ON TOUCHE LE NOUVEL UNIFORME AVEC CASQUE PUIS C’EST L’ATTAQUE
Le 22 septembre, nous sommes relevés et descendons à Pénin. On nous distribue capote et casque bleu horizon. Le casque nous parut lourd, mais aux jours de pluie, on l’apprécia vite. Ça ne vous dégoulinait pas dans le cou ou tellement peu… Le soir du 23, après avoir mangé la soupe ainsi que rempli les nouveaux bidons de deux litres, on remontait au secteur. Nous traversâmes un bois rempli de cavaliers. A la zone des batteries, position d’approche, compagnies déployée sur deux rangs. J’étais toujours avec GAILLARD. ARNOLD, affecté au 2ème bataillon était remplacé par PERRON (de Besançon) petit comme moi, gentil garçon comme ARNOLD et aussi courageux. L’équipe était donc toujours bonne. L’arrivée en deçà de la route de St-Pol se fit avec bien des pertes. Les batteries recevant une moyenne de 300 obus à la minute sur l’ensemble du secteur soit 10 km. Ça compte déjà, vous savez, quand ça tombe sur 200 m de profondeur et sans répit. Le malheur c’est que c’est loin d’être des vulgaires pétards. Nous marchions donc au milieu des éclats sifflants, des détonations du feu, de la fumée. On ne cessait de remonter le sac sur la tête pour se protéger. Quelques facétieux disaient qu’ils ne voulaient pas que leurs casques fut abîmé !
L’ordre était d’emprunter les boyaux jusqu’à la 2ème ligne. Impossible. Ils étaient comblés de blessés, tous plus ou moins touchés, gémissants et réclamant à boire. Qu’y faire ? Jamais nos bidons n’y suffiraient. On s’écartait de ces misères. De trous en trous, on progressait vers la bataille qui faisait rage. Depuis le matin, l’offensive était commencée sur la droite par le 20ème C.A. Malgré une préparation du tonnerre, ils n’avaient pu déboucher des tranchées. Ils étaient fauchés par la mitraille boche.
Pour notre part, jusqu’au 28, nous n’intervînmes que 4 fois pour contre attaquer à la grenade. Chaque fois, nous eûmes la joie de voir déguerpir le boche et d’occuper leurs trous, ne les quittant que par ordre. Chose curieuse : pendant une attaque, on perd moins de monde que pendant l’occupation du terrain.
Le moment angoissant, crucial de l’attaque est l’instant où, au coup de sifflet, il va falloir bondir de son trou pour affronter le Fritz, l’inconnu. Ça faisait toujours mal au ventre.
Le 28 au matin, nous prenons la première ligne. Ordre : « Baïonnettes au canon, attendre l’heure H, la minute M, la seconde S, cartouchières chargées, la musettes de vivres, le bidon, ni sac, ni couverture et 6 grenades offensives dans la poche de la capote ! »
La mitraille était épouvantable. Tout éclatait de partout. L’air chargé de fumées, de pulvérisation de la terre, était suffoquant. Tassés au fond des trous, nous attendions…

A Suivre…

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